Le Snudi-FO siégeait hier après-midi jeudi 4 mai 2023 pour un Groupe technique de présentation d’un nouvel outil de gestion du remplacement dans notre département : l’application “Andjaro !”
Ce nouveau dispositif sera déployé d’abord dans le 67 (mai 2023) puis dans le 68 (octobre 2023) et sera piloté par la secrétaire générale de la DSDEN du Bas Rhin. D’après l’IA-DASEN, le but de cette application est d’améliorer qualitativement et quantitativement le remplacement dans l’académie !!
Ils nous refont le coup de l’amélioration de l’organisation alors que le problème de fond se situe dans les moyens re remplacement qui manquent cruellement dans notre département comme partout ailleurs dans le pays !
Intervention FO : pour pouvoir améliorer le remplacement le Snudi-FO a des pistes à vous proposer et nous voudrions faire une déclaration préalable. Cette intervention sera faite en intersyndicale avec la FSU.
IA-DASEN : Je vous rejoins, il faut davantage de remplaçants. Il y a 10 postes de remplaçants supplémentaires dans la carte scolaire, c’est une étape. Cette augmentation du nombre de remplaçants a vocation à être pluriannuelle sans que je puisse m’avancer sur un chiffre qui dépendra des moyens alloués les prochaines années.
Non, la problématique ne sera pas réglée par une application. Ce n’est pas parce qu’on utilise une application que l’on perd le lien avec les circonscriptions ; le lien humain demeurera, On connait le rôle important des secrétaires de circonscriptions pour le préserver.
Secrétaire générale DSDEN 67 : “Andjaro” n’est qu’un outil, ce n’est pas une application qui décide, c’est un calculateur de solution : c’est pour améliorer la qualité de vie au travail des secrétaires et des agents qui attendent de savoir où ils sont affectés. Cette application, en fonction de paramètres de distance et des informations sur les agents, propose aux secrétaires de circonscription des solutions. Cela permet de régler les 80 à 90 % de situations stables. Les secrétaires connaissent le terrain.
Il y a 420 ZIL actuellement. Chacun pourra choisir son mode de communication avec “Andjaro”. Les collègues ZIL pourront recevoir leur affectation :
- sur leur adresse mail académique,
- sur une application avec un lien,
- sur leur téléphone privé s’ils acceptent de donner leur numéros personnels privés.
Ils seront notifiés et ils pourront consulter cette notification. Les collègues ZIL choisissent de donner leur numéro de téléphone (encore heureux!!) : ils peuvent refuser. Ils iront alors soit sur leur compte mobil Web soit sur leur boite académique pour savoir où ils seront affectés.
Il n’y aura pas de changement de règle de gestion des remplaçants avec l’apparition de cette application. Il n’y aura pas non plus d’automatisation, la priorisation sera toujours décidée par le directeur académique.
Il y a eu une expérimentation dans 2 académies dès 2021. Le Snudi-FO a déjà contacté nos collègues FO pour faire un point de situation catastrophique de l’application !
Ainsi, il y a 3 jours est apparu le recueil du consentement des zils pour fournir leurs données téléphoniques ce qui a eu pour conséquences de retarder l’expérimentation de 1 semaines dans notre département. Elle va donc démarrer le 16 mai et non le 9 mai comme prévu initialement.
Mardi aura lieu une visioconférence de 17h30 à 18h30 avec tous les ZIL.
Question OS : Sur quel temps aura lieu cette visioconférence
IA-DASEN : ce sera facultatif.
SG : Les départements qui n’utilisaient pas toutes la potentialité d’Aria auront peut-être des difficultés pour s’y mettre mais ce ne sera pas le cas de nos départements alsaciens.
Dasen : Avantage qu’on y voit, l’automatisation permet de gagner du temps pour que les secrétaires de circonscription aient plus le temps d’échanger avec le Zil (?!!)
Cet outil s’appliquera aussi bien aux zils qu’aux brigades. Madame Gilbert et M. Ladaique restent sur la supervision de la brigade de formation continue qui sera également gérée par Andjaro.
Cette brigade est là pour remplacer les enseignants qui partent en formation et dorénavant leur gestion sera centralisée.
Question OS : “Andjaro” est une structure privée dans laquelle vous allez injecter des informations personnelles ! Nous le dénonçons !
Reponse SG : Oui, Il y a une injection de données personnelles dans “Andjaro”. Mais la société privée a répondu à un appel d’offre pour un marché public avec le ministère et c’est le ministère qui s’est engagé dans la rédaction du contrat. Il y a nécessairement des clauses de sécurisation des données.
Question FO : les connaissez-vous ?
Question OS : Sait-on combien de temps sont conservées les données ?
Question OS : Peut-on avoir le code source pour savoir comment fonctionne l’algorithme ? “Andjaro” paye-elle ses impôts en France ?
Pas de réponses du Dasen ni de la la SG, ils ne savent pas comment est paramétré l’algorithme. Ils se veulent rassurants mais en fait ne savent pas. Ils savent juste qu’”Andjaro” est une société française.
Questions FO : ne va-t-on pas passer dans une logique plus comptable puisque l’application propose de minimiser le nombre de km donc pour but de payer moins d’ISSR. Un Zil qui préfère travailler en maternelle ne va-t-il pas se voir proposer plus de remplacements proches de son école de rattachement pour faire gagner de l’argent à l’institution sans prendre en compte ce critère. Comment se fera le choix des propositions par l’algorithme ?
Est-ce que la secrétaire va recevoir plusieurs propositions de ZIL ? Vous dites que ce sera toujours un choix humain fait par la secrétaire de circonscription mais si l’application ne lui propose qu’une seule personne, le choix sera restreint.
Réponses de la SG : la secrétaire de circonscription crée un ou des besoins de remplacement dans l’application, et elle reçoit une offre de remplaçants et c’est elle qui choisit parmi les réponses proposées.
Effectivement le paramètre distance entre l’école où il y a le besoin et l’école de rattachement du Zil existe mais le ou la secrétaire pourra faire le choix final.
En début d’année, le paramétrage pourra être fait par la secrétaire de circonscription pour indiquer les jours de travail des ZIL qui sont à temps partiel, leur absence prévues,…
Dasen : Il y a des moments où on a des pics de besoins de moyens de remplacements et on allège alors le nombre de formations Ainsi, en janvier, février et mars, les formations sont moindres pour permettre d’éviter les pics d’absence.
Question OS : Qui fait le SAV “d’Andjaro” ?
Dasen : C’est le secrétariat qui reste le contact humain.
Question OS : Circulaire mouvement : dans le descriptif des postes de zils, il est marqué 35 km maximum pour le remplacement, est-ce que cela respecté par “Andjaro” ?
Dasen et SG : Ils ne savent pas (!!)
Question OS : Le principe est-il de nommer le remplaçant dans sa circonscription, en priorité, ou est-ce dans une école plus proche de son école de rattachement qui n’est pas dans la circo.
Dasen : POUR L’INSTANT, on ne change pas les règles, la circo reste prioritaire mais nous verrons à l’usage si nous ne devrons pas faire évoluer cela.
Question OS : C’est donc la secrétaire qui rentre ses besoins dans l’application, est ce qu’elle les met en blocs ou un par un et comment répond l’algorithme ?
Dasen : il s’agit d’un algorithme donc il a pour vocation de les traiter en bloc pour proposer la meilleure réponse possible.
Question OS : Au sujet des notifications, elles sont obligatoires, le ZIL peut-il la refuser ?
Dasen : non (!!???!!)
Question OS : Au sujet des notifications, le collègue ZIL devra la recevoir après que la secrétaire l’ait validée donc il pourra la recevoir dans les horaires de la secrétaire. Si la secrétaire travaille tard et que le message arrive et que le zil s’est déjà déconnecté, il ne faudra pas lui reprocher de ne pas l’avoir lu…
Dasen : Dans le cadrage que nous ferons aux secrétaires de circonscription, il faudra permettre la déconnexion.
Question OS : Il semble que les directeurs qui ont dans leur équipe un ZIL rattaché à leur école recevrons un mail pour leur dire où est affecté ce ZIL. Les directeurs ont toujours du travail en plus, est ce qu’on pourrait alléger leur travail ?
SG : c’est une discussion qui a eu lieu entre les départements, la moitié souhaitaient que le directeur soit systématiquement informé, l’autre moitié non. Dans notre département ce sera le cas. Les directeurs seront informés.
Dasen : je pense qu’il est intéressant pour les directeurs de savoir s’ils pourront compter ou non sur leur ZIL pour les aider.
Remarque OS : mais les directeurs non déchargés devront faire encore du travail en plus et ils recevront l’information trop tard à un moment ou ils ne seront pas forcément disponibles.
Intervention FO : vous dites vous-mêmes que c’est un algorithme. Nous avons vu par le passé que les algorithmes, notamment pour le mouvement, ne tournent pas forcément comme vous le pensez. C’est donc très problématique pour nous que vous n’ayez pas et que nous n’ayons pas le code source pour savoir comment il fonctionne et selon quels critères il fait ses propositions de remplacement…aucune application ne pourra remplacer l’intelligence de gestion des secrétaires de circonscription et leur connaissance fine du terrain et des aspirations des collègues.
Compte tenu que l’évolution de l’outil n’est pas connue et que les 35 km ne seront pas garantis…le Snudi-FO condamne le recours à un start-up privée pour gérer de manière automatique le remplacement de nos collègues ZIL et brigades.
le SNUDI-FO considère que ce dispositif conduira non seulement à la destruction des emplois des personnels administratifs, mais il entraînera aussi une dégradation des conditions de travail des titulaires remplaçants, déjà mises à mal par le manque de personnels pour assurer une gestion efficace du remplacement.
Pour le Snudi-FO, cette logique ouvre la voie à l’externalisation et la privatisation de toutes les missions exercées par des personnels administratifs fonctionnaires d’État.
Cette nouvelle expérimentation a été promue par le ministre Blanquer qui, au travers de son Grenelle, a accéléré le travail de destruction de l’Education nationale : casse des statuts, mise en concurrence des personnels et des établissements, application des logiques du privé dans la gestion RH de l’Éducation nationale, recours accru aux contractuels, désengagement financier de l’État…
Ce que veulent les personnels, c’est la création des postes nécessaires pour améliorer leurs conditions de travail et non l’accentuation de la privatisation de l’administration de l’Education nationale par la mise en place de robots à la place des personnels administratifs.
L’unsa rejoint le snuipp et le Snudi-FO et se positionne également contre l’utilisation de ce logiciel.