Combien de postes pouvons-nous espérer ouvrir lors de ce CTSD en plus des mesures proposées par l’administration ? Quelle est aujourd’hui notre marge de négociation ?
DASEN : Nous avons épuisé tous les postes définitifs implantés dans le département. Je ne souhaite pas ouvrir de poste supplémentaire en juin et nous réutiliserons les postes de RASED non pourvus (10 postes au total) pour faire de la carte scolaire en septembre en observant les effectifs actualisés fin août. Nous mettrons la priorité sur les petites écoles rurales qui ont des effectifs élevés. Un prochain CTSD aura lieu très rapidement après la rentrée des classes pour faire le point sur les écoles réouvertes.
Remarque FO : Cette année encore, la carte scolaire se fera sur le dos des élèves en difficulté, en fermant provisoirement des postes de RASED alors que des collègues seraient prêts à faire des essais RASED (au même titre que les essais bilingues)
10 postes à distribuer en septembre s’avère nettement insuffisant ! Nous conseillons aux écoles qui souffrent d’effectifs élevés de prendre l’attache de leur mairie et de leur IEN à la mi-août et de leur envoyer leurs effectifs actualisés. En effet, l’administration reviendra vers les municipalités et les IEN à ce moment-là pour identifier les écoles en besoin.
Comment allez-vous assurer le remplacement des directeurs nouvellement nommés qui doivent encore effectuer des journées de formation en cette fin d’année ? De même, qu’en est-il des formations REP ?
DASEN : Nous avons la volonté d’améliorer les capacités de remplacement (+20 postes l’an dernier et +10 postes à la rentrée 2022) mais pour cette année, nous avons été en difficulté et avons pris la décision de remplacer en priorité les classes où les enseignants sont absents plutôt que les formations.
FO : Pour l’instant, vous n’avez pas amélioré les capacités de remplacement. Ces 30 ouvertures faites sur deux ans compensent à peine les 30 suppressions de postes de remplaçants fermés par votre prédécesseur Mme Bazzo au 1er septembre 2020 ! Une aberration à l’époque que nous avions annoncée et qui s’est vérifiée avec les problématiques liées à la pandémie alors que le département souffrait déjà de tensions au niveau du remplacement. Il va falloir encore progresser sur cette question du remplacement afin de permettre aux directeurs d’écoles de 1 à 3 classes de bénéficier enfin de leurs 12 jours de décharges, permettre aux collègues de partir en formation ou même de pouvoir se mettre en arrêt maladie sans culpabiliser d’abandonner leurs élèves aux collègues en surchargeant leurs effectifs de classe !
Les missions des RASED ont-elles été modifiées dans le 67 ? Certains collègues ont été sollicités pour assurer la formation PHARE auprès des PE au détriment de l’aide aux élèves en difficulté. Quelle est votre position ?
M Ladaique : Nous avons proposé à certains personnels RASED d’assurer la formation PHARE en parallèle de leurs missions auprès des élèves car cela contribue aussi à l’aide aux élèves en difficulté.
FO : Les RASED sont déjà réduits à peau de chagrin dans le département. Dans la plupart, il manque un maitre E ou un maitre G et les équipes ont l’impression de ne pas arriver à effectuer sereinement leurs missions auprès des élèves. Il n’est pas concevable de les fragiliser encore en leur imposant de nouvelles missions qui sortent du cadre.
Certains IEN interdisent aux équipes de décider de leurs répartitions comme ils l’entendent en refusant par exemple les classes de PS-GS. Qu’en est-il de la “souveraineté” du conseil des maîtres dans les écoles du Bas-Rhin ?
M Ladaique : Notre IA-DASEN n’est pas favorable à cette répartition car elle pousse les parents de PS à demander des dérogations pour ne pas aller à la sieste à l’école l’après-midi. Nous avons 58% des PS dans cette situation et nous souhaitons faire baisser ce chiffre.
FO : Si les parents de PS font le choix de garder leur enfant l’après-midi, cela n’a rien à voir avec les répartitions de classes car cela se produit également dans les PS-MS. Il faut plutôt interroger la taille des locaux souvent insuffisante ou observer que les familles font ce choix par confort, pour respecter le rythme de sommeil de l’enfant. Il n’y a pas de règlementation interdisant les PS-GS dans les écoles et nous insistons sur le fait que les conseils des maitres doivent pouvoir faire leurs répartitions en fonction de ce qu’ils jugeront pertinent dans leur école.
Concernant certains RPI, vous actez l’implantation des mesures de carte scolaire lors de ce CTSD. Ont-elles été prises en compte lors du mouvement ? Si tel n’est pas le cas, certains collègues auraient peut-être souhaité bénéficier des points de MCS et participer au mouvement en découvrant que leurs conditions d’exercice allaient changer à la rentrée prochaine.
M Ladaique : Nous n’avons pas vérifié ce point car certaines délibérations de conseils municipaux peuvent arriver tardivement. Nous encourageons les mairies à délibérer avant le 1er mars mais nous n’avons pas la main sur ce sujet.
Remarque FO : Nous invitons les collègues dans cette situation à nous contacter pour vérifier qu’ils n’ont pas été lésés lors du mouvement.
Concernant l’inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de direction, serait-il possible de prendre en compte les comptes-rendus d’entretiens passés par ces collègues dans le cadre des postes à profil (directions en REP et REP +) afin d’étendre la durée de validité sur cette liste d’aptitude au-delà des trois ans ? En effet, ce sont des jurys identiques qui émettent une appréciation sur les collègues et une remarque favorable devrait pouvoir être reconnue pour la liste d’aptitude.
M Ladaique : Nous pensons que cela ne sera pas possible pour des raisons règlementaires mais nous allons nous renseigner.
Certains collègues motivés par les postes RASED mais n’ayant pas passé le CAPPEI nous ont renouvelé leur souhait de pouvoir faire un essai RASED, au même titre que les essais bilingues. Etant donné le nombre de postes non pourvus, l’administration va-t-elle ouvrir cette possibilité aux collègues demandeurs s’ils s’engagent par exemple dans la formation l’année suivante ?
DASEN : Nous ne sommes pas favorables à cette idée.
Les petites écoles ne sont toujours pas déchargées autant qu’elles le devraient. Quand allez-vous faire quelque chose pour que tous les directeurs soient déchargés ?
M Ladaique : Comme nous vous l’avons indiqué, nous rencontrons des difficultés au niveau du remplacement et ne pourrons faire mieux cette année. Nous réfléchissons à des possibilités d’indemniser les directeurs pour les journées non obtenues mais nous rencontrons des difficultés pour débloquer des budgets. Il en est de même pour les heures de pondération non effectuées cette année.
On parle de classes dédoublées dans les REP et REP+ mais les effectifs varient entre 11 et 15, parfois plus. Quel doit être le nombre d’élèves par classe dédoublée dans le 67 ?
DASEN : Notre cible est d’arriver à 12 élèves par classe dédoublée mais nous nous laissons la possibilité d’avoir entre 10 et 15 élèves. Ce n’est pas un objectif affiché mais plutôt un constat de la réalité du terrain. Nous observons les situations au cas par cas.
Que dire des quelques dix postes de titulaires remplaçants répartis sur seulement cinq circonscriptions et censés absorber les besoins massifs du département ? Les autres circonscriptions ne vous auraient-elles pas fait de remontées concernant un besoin en remplacement ?
M Ladaique : Nous avons implanté 10 postes dans ces circonscriptions mais ces ZIL seront amenés à se déplacer dans les circonscriptions voisines.
Remarque FO : Ce périmètre d’intervention des ZIL élargi est un réel problème de fond car avec la pénurie de remplaçants, ces collègues risquent de subir des pressions pour intervenir loin de leur domicile ou de leur école de rattachement. Certains ont d’ailleurs été contactés cette semaine pour répondre aux sollicitations de l’administration et si aucun volontaire ne peut être trouvé, des « roulements » pourraient être envisagés de la part des IEN. Pour FO, ces interventions dans des circonscriptions éloignées doivent rester sur la base du volontariat et ne pas devenir une généralité.
Certaines écoles n’arrivent toujours pas à faire respecter le plafonnement à 24 du fait d’effectifs trop lourds. Que comptez-vous faire pour eux ?
DASEN : Nous avons pour objectif d’arriver à 100% de classes plafonnées à 24 élèves pour les GS-CP-CE1. A la rentrée 2021, nous avons atteint environ 80%. Nous la rentrée prochaine, nous espérons arriver à 90 à 95%.
Remarque FO : Ce plafonnement à 24 ne doit pas se faire au détriment des autres niveaux dans les écoles et c’est pourtant souvent le cas avec des PS-MS ou des classes de cycle 3 surchargées. Atteindre cet objectif est une chose, maintenir des conditions de travail acceptables pour tous les agents en est une autre et il faut y veiller !
Certains CPC sont à bout car ils se voient confier bon nombre de missions supplémentaires au fil de l’année scolaire. Que comptez-vous faire pour ces collègues ?
M Ladaique : Les CPC ont rédigé leurs lettres de missions avec les IEN et celles-ci leur sera présentée le 8 septembre 2022 pour une application dès la rentrée prochaine.
Remarque FO : En réponse à l’exaspération des CPC, que propose l’administration ? Des lettres de missions ! Pour FO, elles représentent un réel danger pour ces collègues car loin de poser un cadre, elles ouvrent la voie à une accumulation supplémentaire de charge de travail. Nous invitons les CPC à se tourner vers nous en cas de difficulté.