Les responsables sont au ministère et au gouvernement !
Ainsi, une nouvelle fois, des décisions sont arrêtées sans aucune discussion préalable. Les congés scolaires sont avancés, une semaine d’enseignement en distanciel – a minima – mis en place alors que le ministre tweetait lundi dernier “we hate on-line éducation”- sans que les organisations syndicales représentatives ne soient consultées.
Le calendrier scolaire est bouleversé au détriment de l’organisation des personnels et des familles. Quant aux collèges et aux lycées, ils seront eux fermés un mois.
Comment en est-on arrivé là ? Comment comprendre qu’un an après l’épidémie on se retrouve toujours dans une telle situation ?
Ce gouvernement n’anticipe rien, subit les vagues successives et réagit plus qu’il n’agit. Aujourd’hui, les enseignants et les familles se retrouvent dans le même dénuement face à l’enseignement à distance.
Depuis un an, chaque étape a été marquée par des mensonges, des atermoiements, des contradictions. Le Snudi-FO 67 n’a cessé de réclamer des masques, des tests, des vaccins. On nous a répondu que les masques et les tests étaient inutiles, que les élèves n’étaient pas contaminants, que les enseignants n’étaient pas prioritaires pour la vaccination et que les masques étaient totalement inutiles en mars 2020 !
Depuis un an, le gouvernement n’a non seulement pas créé de lits d’hôpitaux, mais il a continué à en fermer, en dépit de la poursuite de l’épidémie.
Depuis un an, le gouvernement a démontré son incurie dans la gestion de la crise sanitaire et son incapacité à protéger les salariés et plus largement la population : au scandale des masques a succédé celui des tests puis celui des vaccins.
Par ailleurs, à l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune consigne n’a été donnée dans les écoles, et chacun sait, pour l’avoir déjà vécu, que c’est bien au dernier moment qu’il va falloir s’organiser.
Oui, c’est bien au dernier moment que les directeurs et les directrices d’écoles devront organiser, pour 3 jours, les communications avec les parents d’élèves et les réponses à leurs demandes légitimes.
Le Snudi-FO 67 rappelle que le télétravail est réglementé. Lors du premier confinement, les enseignants ont pu faire l’expérience du travail en distanciel qui a conduit certains collègues à l’épuisement, au burn-out.
Le Snudi-FO 67 appelle les professeurs des écoles du département à prendre du recul par rapport aux exigences institutionnelles et à refuser d’être culpabilisé : personne n’est responsable de la situation que nous vivons, excepté nos autorités administratives dans la gestion de cette crise et plus largement les gouvernements successifs qui n’ont eu de cesse ces dernières années de détruire notre Fonction Publique.
Le Snudi-FO 67 rappelle que les enseignant(e)s ont le droit à la déconnexion et n’ont pas à répondre aux demandes diverses et variées qui arriveraient le soir ou les jours non travaillés.
Anticiper c’est créer les postes, annuler toutes les fermetures de classe et protéger les personnels et les élèves
Depuis des mois, nous subissons la désorganisation dans nos écoles et la cacophonie ministérielle.
Malgré l’épidémie, c’est la même politique d’austérité qui s’applique. Les opérations de carte scolaire ont été marquées par un cortège inédit de fermetures de classes. Les écoles sont exsangues et parfois placées dans des situations chaotiques faute de remplaçants.
Dans cette situation, le ministre Blanquer, celui-là même qui a rendu plus de 640 millions d’euros dans son budget 2020, pouvait décider de recruter en tant que fonctionnaire tous les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires. Il pouvait décider de réabonder celles-ci. Il pouvait décider d’annuler les fermetures de classes. Il ne l’a pas fait.
Même le syndicat des inspecteurs d’académie s’y met et juge avec une sévérité légitime le “quoiqu’il en coûte dans l’éducation nationale” :
Et ce ne sont pas les bons mots de remerciements de Macron que les personnels attendent, alors que tous attendent d’une annonce immédiate digne des 183 € indiciaires nets mensuels qu’ont obtenu les hospitaliers.
A la place, les personnels ont droit au Grenelle de Blanquer qui outre son cortège de contre-réformes, n’accorde qu’une pseudo-revalorisation indigente à 30% des enseignants et aucun centime de plus pour les AESH.
Depuis des mois, nous demandons des moyens et des décisions claires de nos responsables. Mais depuis un an, les effets d’annonce se substituent au réel traitement des problèmes.
Les protocoles, souvent hors sol, ont succédé aux protocoles, aggravant la charge de travail et la responsabilité des enseignants et des directeurs d’écoles.
Et le Snudi-FO 67 l’affirme : Il faut substituer à l’incurie, à l’irresponsabilité et aux opérations « écrans de fumée » du Ministère, une véritable politique de protection des personnels et des élèves.
Le ministère doit dès maintenant REDUIRE les effectifs par un recrutement massif d’enseignants avec en urgence l’ouverture de la liste complémentaire et planifier une campagne massive de tests dans les écoles, garantir la vaccination des enseignants volontaires, équiper les classes de dispositifs de traitement de l’air.
Enfin, le Snudi-FO 67 rappelle qu’il est de la responsabilité de l’employeur Education Nationale, de respecter ses obligations en matière de santé et sécurité et demande la réunion du CHSTCT-D dans les meilleurs délais.
Les écoles étant toujours ouvertes la semaine prochaine, le Snudi-FO 67 appelle les personnels à participer aux rassemblements prévus le 8 avril à l’appel de l’intersyndicale FNEC FP-FO, FSU, CGT Educ’action, SUD Education, SNALC, SNCL-FAEN pour un vrai statut et un vrai salaire pour les AESH et l’abandon des PIAL.