Ce 6 février, deux mois quasiment jour pour jour après le début de la mobilisation, plusieurs dizaines de milliers de salariés du privé et de fonctionnaires ont de nouveau manifesté contre le projet gouvernemental de régime unique de retraites par points. Des cortèges se sont ébranlés à travers tout le pays, jusque dans les plus petites villes, démontrant que rien n’est réglé et que la mobilisation est toujours là. “Sa durée montre la force de la contestation et de l’inquiétude”, a souligné le Secrétaire général de la confédération FO au démarrage du cortège parisien.
Alors que le projet de réforme des retraites sera discuté en séance plénière à l’Assemblée nationale à partir du 17 février et l’est déjà en commission, le secrétaire général de FO Yves Veyrier a indiqué au démarrage de la manifestation parisienne : “la confédération FO s’est adressée à tous les parlementaires pour leur demander de ne pas voter cette erreur historique.”
“On sera là et on ne lâchera pas”
Rappelant que le Conseil d’État a dû demander que l’étude d’impact du projet soit refaite, la qualifiant de “lacunaire”, Yves Veyrier a souligné : “Il confirme ainsi notre analyse : personne ne peut savoir ce que sera sa retraite demain dans le cadre de ce projet (…) On est donc loin d’en avoir terminé. On sera là. On ne lâchera pas.”
De fait, dans le cortège, les slogans ne variaient pas d’un iota par rapport aux manifestations précédentes. “Retraites à points tous perdants et d’abord nos enfants !”… “La clause du grand-père on n’en veut pas, la clause la grand-mère, on n’en veut pas !”… “Ni amendable, ni négociable…”
Face à l’aveuglement du gouvernement
La durée inédite du mouvement “montre la force de la contestation, de l’inquiétude”, a souligné le secrétaire général de FO. Il a rappelé le “très large soutien” qu’il recueille au sein de la population, citant aussi l’exemple des 350 délégués FO d’hypermarchés Carrefour qu’il avait rencontré la veille à Arles : “Je peux vous dire qu’ils sont à fond derrière nous et qu’ils nous demandent de ne pas lâcher. Ce qui est en jeu aujourd’hui, c’est ce que le Conseil d’État lui-même qualifie de composante majeure du contrat social.”
Et de conclure : “De la part du gouvernement, ce n’est plus une volonté de réforme, c’est de la posture. Face à cet aveuglement, à cette obstination, nous allons réfléchir à de nouvelles formes de mobilisation. Nous allons trouver les moyens de tenir, avec l’imagination et l’enthousiasme de celles et de ceux qui sont convaincus de la justesse de leur analyse et de leur action.”